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Le Jovial piéton de la rue Achille Chavée
6 décembre 2005

Charlie Hebdo et le Batia à Mons: l'anniversaire

Mons : Le Batia dans Charlie Hebdo
« Encartons, encartons ! »

Les deux publications ne jouent vraiment pas dans la même division. Pour rester dans la métaphore footballistique, leurs moyens sont aussi comparables que les budgets du Real de Madrid et du... RAEC Mons. Charlie Hebdo tire chaque semaine à 70.000 exemplaires. Le canard rêvé par François Cavanna est une institution en France. Son « Bal tragique à Colombey : un mort » fait partie de l'histoire des médias. Charlie Hebdo, réactivé en 1992 par Val, Gébé et Cabu, s'appuie sur une grosse équipe de 45 journalistes et de dessinateurs professionnels. Au Batia, le tirage trimestriel atteint les 4.300 exemplaires. Et la dizaine de collaborateurs sont tous bénévoles. « Notre objectif », souligne modestement Serge Poliart, son fondateur, « c'est de pouvoir payer l'impression du numéro suivant. » Et au Batia, l'exploit dure depuis dix ans de manière ininterrompue.

Même ton,

même indépendance

Au-delà de leurs différences, deux choses lient pourtant ces deux canards : leur indépendance farouche et une liberté de ton volontairement impertinente. Cette appartenance à une communauté d'esprit contestataire, la similarité du discours et le partage des valeurs ont débouché sur un rapprochement physique. Depuis le mois de juin, le Batia est désormais encarté dans Charlie Hebdo. Et ne s'en porte pas plus mal. « Pour nous », confie Serge Poliart, fondateur du Batia, « c'est une chance inespérée. J'envoyais parfois des numéros chez Charlie Hebdo mais jamais sans me douter qu'un jour, ça déboucherait sur un partenariat. Quand j'ai reçu leur message sur mon répondeur, on a fêté ça. Cela ouvre des horizons. » Le journal de l'entre Haine et Trouille, résolument incrédule, jovial mais toujours outrecuidant, a ouvert ses colonnes à des collaborateurs issus d'autres horizons : de La Louvière et de Liège. Car depuis l'encartage dans le grand frère parisien et ses 3.000 numéros vendus en Belgique, l'audience du Batia s'est nationalisée.

Hier, Philippe Val, le rédacteur en chef de Charlie, était présent à Mons pour souffler avec l'équipe du Batia les dix bougies. Il s'est vite senti chez lui, avec ces cousins belges au même esprit frondeur. « Je me suis toujours intéressé depuis les débuts de Charlie à ce qui se faisait ailleurs de comparable, sans me soucier de la taille de la publication, explique Val. Un jour, on m'a montré le Batia. J'y ai trouvé un même esprit satirique, un réel talent graphique aussi. Comme dans Charlie, le dessin au Batia n'est pas qu'illustratif, il a aussi des choses à dire. »

Hier, les compères pieds nickelés tiraient déjà des plans sur la comète. Val n'excluait pas qu'à terme des dessins du Batia soient repris et publiés dans le Charlie Hebdo diffusé en France chaque mercredi. Poliart, lui, rêvait sans doute à un Charlie Hebdo... encarté dans le Batia.

 

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