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Le Jovial piéton de la rue Achille Chavée
26 décembre 2007

la keine frucht fancy fair pour le batia moûrt

la keine frucht fancy fair pour le batia moûrt soû
28/12/2007 / Le Palace
place Jules Mansart / La Louvière / 064 28 50 47


La compagnie du CAMPUS soutient le BATIA Le Batia, un sémillant journal en vogue, mais ... aussi une éternelle galère ! Chaque bouclage d’une édition relève plus du miracle d’un exercice financier que de la performance d’une expressivité .-info CCRC centritudes-

La compagnie du CAMPUS soutient le BATIA
Le Batia, un sémillant journal en vogue, mais ... aussi une éternelle galère ! Chaque bouclage d’une édition relève plus du miracle d’un exercice financier que de la performance d’une expressivité libérée. Les picaillons, le flouze, l’oseille, la thune... bref le fric, c’est comme le pétrole, ça nous pollue l’existence mais, sans l’un ou l’autre on gèle.
C’est pourquoi dans sa grande générosité le CAMPUS offre au BATIA une représentation de son spectacle La Keine Frucht Fancy Fair, dans le but avoué et honorable de filer la caisse en fin de soirée à la trésorerie de l’attachant journal outrecuidant. Ainsi et fort techniquement, le droit de participation à l’événement est fixé à 5 €. La totalité des gains récoltés servira à financer l’impression d’une prochaine édition. Alors ramenez un max de peuple, du peuple qui aime le BATIA mais pas le théâtre ou qui aime la KEINE FRUCHT mais pas le journal ou qui aime les deux ou qui déteste les deux... les critiques sont formellement bienvenues, tiens ! Pour motiver un chouïa tout qui rechigne à arrondir son séant dans un siège de théâtre, voilà en substance ce qui peut être dit...

Entre Noël et saint Sylvestre se succèdent des soirées molles, partagées entre le requinquage du réveillon passé et l'attente du suivant. Proposition vous est faite de venir booster doublement cette semaine de transition en cumulant plaisirs partagés et geste de bonnes oeuvres. Venez, pour un instant de flagornerie, échapper aux longs programmes tv à paillettes, digérer les galettes et petites gouttes à matante Simone, réchauffer vos extrémités endolories par un hiver hésitant, réveiller quelques muscles faciaux en gestation... bref faire un cadeau à tous vos sens !

La Keine Frucht Fancy Fair
Le public s’installe, comme un public qui s’installe. L’univers sonore, quant à lui, est fortement influencé par une musique de circonstance.Tandis que les orateurs terminent leur introduction du
thème “Myhte & Démocratie”, ça sent la bolognese. Ensuite c’est le début du spectacle, bien qu’il soit déjà commencé. Et quand il se termine, ce n’est pas fini. Dans les effluves de cuisson lente, les orateurs font leur retour, proposent un débat et se mettent à table. Le public est prié de quitter la salle dès le repas consommé.
La pièce nous égare au rythme de la zapette, tout s’y mélange: la télé et sa batterie d’émissions exponentiellement exhibitionnistes et stériles, les discours politiques de la bienséance, la langue de bois, le folklore et ses relents nationalistes, la pub, le terrorisme, le loft, l’humour tartiné à la taloche, Strip-Tease, un certain cinéma à la française aussi creux qu’un estomac vide, les débats, les boys bands, l’exploitation des handicapés, l’ultra libéralisme, les blagues de comptoir sur les vieux, les chiens, les sdf et les belles-mères...
C’est grinçant, mêlé d’ambiances tragiques et comiques d’une violence latente, tout ça en même temps ! Avec une mise en scène décoiffante où musique, danse, chanson, vidéo et odeurs sont autant de valeurs ajoutées.

avec Pascal Marlier et David Greuse - mise en scène Giovanni Orlandi
Qu’est-ce que le CAMPUS fout dans cette galère?
Mais que peut-il donc y avoir de commun entre un journal satirique et
une compagnie de théâtre-action ?


D'abord, un même questionnement : le vrai, le faux ou l'inverse
d'ailleurs, le faux, le vrai. Et surtout : comment et pourquoi fait-on
passer l'un pour l'autre ? Ensuite, une même résistance aux réponses
toutes faites. Autrement dit, un même appétit pour les réponses qui
appellent d'autres questions et pour les questions qui appellent
d'autres réponses... ouf!

Si le Batia et le Campus ont des démarches spécifiques, singulières, ils
n'en partagent pas moins la même impertinence,
ce « politiquement incorrect » qui entend résister à l'uniformisation de
la culture ou de l'info. La même envie aussi de remuer le prêt-à-penser
et de dévoiler les rapports de force, les rapports de pouvoir, les
formes d'assujettissement de la pensée et de la créativité. Un même
besoin de jeter des pavés dans les mares de l'inertie et les eaux
dormantes de l'apathie. Avec l'humour, le rire et l'ironie comme remèdes
absolus aux manies et aux dépressions qui nous guettent dès que nous
sommes réduits au rôle de consommateurs effrénés d'une culture et d'une
info de masse. Au rôle d'abrutis programmés par les courbes du FMI, de
l'OMC, par les fluctuations des marchés boursiers, par les variations
d'humeur des Etats et de ceux qui nous « représentent ». Au rôle
d'individus atomisés, emmurés dans des frontières qui nous transforment
en troupeaux paisibles ou en meutes apocalyptiques. .

C'est en 2001 que la Cie du Campus a créé avec la Troupe du Pull le
spectacle La Keine Frucht Fancy Fair que nous présentons volontiers
comme une tragi-comédie expressionniste sur la société du spectacle.
Tout commence par la présence sur scène de deux personnages, orateurs,
sophistes d'hier et d'aujourd'hui, hommes politiques et donneurs de
leçons qui déblatèrent, avec de grands airs d'importance, un monologue
abscons sur le thème « Mythe et démocratie » . Où il y va entre autres
de la citoyenneté, de la responsabilité et de la place de chacun mais où
on n'en sort pas plus avancés, noyés par un flot de paroles pseudo
intelligentes et surtout inintelligibles. Microcosme à l'image du
macrocosme actuel où chacun est libre de s'exprimer et de déposer son
bulletin de vote dans l'urne, où tout peut être dit et où tout ce qui
est dit ajoute de l'eau au moulin d'une impuissance monumentale. .

Avant qu'ils ne se professionnalisent, les comédiens de la Troupe du
Pull ont participé à des ateliers théâtraux animés par la Compagnie du
Campus. Le coeur de l'action du Campus est cette démarche de création
théâtrale collective en atelier où la créativité de ceux qui sont
réduits au silence par le vacarme du système, se nourrit du dialogue,
d'une parole contradictoire, d'une recherche de sens. Dans une société
en sur-représentation, dans un monde saturé de spectacle, de
compétition, de performance et de rentabilité, de pseudo-connaissance et
de pseudo-réflexion sur lui-même, la plus grande jouissance consiste
encore et toujours à distinguer les faux bruits qui courent et qui nous
rendent sourds, de la parole qui se libère de toute entrave... .
Détail non négligeable et presque négligé, la moitié des membres de la
TROUpe du PULL, au bas mot, fait partie du comité de rédaction du BATIA.

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